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Sexe : Zodiaque : Messages : 5455 Date de naissance : 04/10/1942 Date d'inscription : 10/11/2008 Age : 81 Localisation : Bruxelles (Jette)
| Sujet: Le mystère du Samedi Saint Sam 31 Mar - 10:47 | |
| Est descendu aux enfersCet article de foi est aujourd’hui une vérité pratiquement oubliée; elle apparaît incompréhensible et rend un son étrange aux oreilles de la plupart des chrétiens. Jésus est descendu aux enfers: cette formule n’évoque-t-elle pas l’image d’un monde à trois étages, aujourd’hui dépassée, voire le thème mythique d’une descente des dieux dans le monde inférieur? Qu’avons-nous à faire aujourd’hui de telles formules? A l’arrière-plan immédiat de cette formule se trouve la représentation du royaume des morts (shéol) dans l’Ancien Testament. Les morts y mènent, d’après les conceptions d’alors, une existence d’ombres. Leur véritable malheur est qu’ils sont exclus de la présence de Dieu, qu’ils ont le sentiment de vivre loin de lui et abandonnés par lui (cf. PS 6,6; 88,11-13; 115,17). Dire que Jésus est descendu dans le royaume de la mort, cela ne signifie pas seulement qu’il a connu le sort de tous les hommes, qui est de mourir, mais qu’il a connu également le sentiment d’abandon et de solitude qui nous étreint face à la mort, qu’il a fait concrètement l’expérience de ce qu’il y a d’absurde et de désespérément obscur dans la destinée humaine débouchant sur la mort. Dans cet article du Credo, ce qui importe n’est donc pas l’image périmée du monde à laquelle il se réfère, mais la dimension profonde et toujours actuelle de l’existence humaine qu’il exprime dans un langage aujourd’hui dépassé, une dimension qui ne nous apparaît pas seulement à l’approche de la mort, mais à chaque instant de notre existence d’hommes voués à la mort. Cette dimension de l’existence humaine, Jésus l’a assumée, et en l’assumant, il nous en a révélé le sens. La tradition de l’Eglise a fondé cet article de foi sur un passage de la première épître de Pierre: C’est alors qu’il est allé prêcher même aux esprits en prison (l P 3,19; cf. 4,6). L’interprétation de ce texte difficile est, à vrai dire, discutée. L’auteur ne pensait sans doute pas à une descente aux enfers, mais à l’ascension. En effet, d’après les conceptions de l’époque, les mauvais esprits habitaient l’espace aérien, entre ciel et terre. On pensait qu’ils voulaient cacher le ciel à l’homme et faire de sa vie un enfer. Dans cette perspective, l’interprétation de la tradition est légitime. Par son ascension, Jésus a vaincu l’enfer; il nous a rouvert le chemin du ciel et rendu l’espérance. Mais très tôt, on a tenté, en se fondant sur cette phrase de la première épître de Pierre, d’imaginer concrètement la descente de Jésus dans le royaume des morts et sa victoire sur les puissances du mal. On a parlé d’une prédication de Jésus dans le monde inférieur; on a supposé qu’il était allé démolir les portes de l’enfer et lutter pour la libération et le rachat des défunts; on a décrit la marche triomphale du Christ à travers l’hadès. Tout cela va au-delà de ce que la foi peut affirmer avec certitude. Cependant, ces images ont une signification profondément juste. Car la passion, la nuit obscure de l’obéissance et la totale solidarité de Jésus avec les morts dans leur déréliction et leur solitude, bref, le fait qu’il soit entré lui- même dans cet enfer sur lequel débouche l’existence humaine coupée de Dieu, privée de toute perspective d’avenir, signifie en même temps la victoire de Dieu sur les puissances des ténèbres et de la mort Proclamer que Jésus est descendu aux enfers, c’est donc un message de salut. Pour l’Eglise orientale, la descente dans le royaume des morts, interprétée en un sens pascal, est même l’événement central du salut. Elle signifie que, dans la mort de Jésus, la toute-puissance de Dieu a pénétré au cœur même de notre impuissance, pour combler par sa vie le vide de la mort et rompre ainsi les chaînes de la mort. Cet article du Credo nous rappelle encore une fois que la mort de Jésus a été la mort de la mort et a fondé la victoire pascale de la vie. Le fait que Jésus ait partagé notre condition humaine jusque dans la mort, manifeste également la dimension universelle du salut. Toutes les générations sont rachetées par sa mort. Celle-ci donne sens et valeur à toutes les souffrances et à toutes les victimes de l’histoire. Elle rend justice et paix aux petits, aux faibles, aux oubliés, aux anonymes innombrables dont aucun progrès social ne viendra plus apaiser la souffrance. Le mystère du Samedi Saint annonce déjà la victoire pascale de la vie sur la mort et l’exaltation du Crucifié comme le Seigneur du monde. Source : http://www.spiritualite2000.com/actualites/est-descendu-aux-enfers/ Aime et tu seras aimé ! |
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